1. Quel a été votre parcours jusqu’à votre poste actuel ?
J’ai d’abord décroché un baccalauréat scientifique. Après avoir tenté médecine, je me suis réorientée en licence de droit pendant 3 ans, et j'ai suivi une formation en management. J'ai travaillé en tant que cheffe de rayon en hypermarché dans le Loiret, puis à Paris. Cependant, concilier vie professionnelle et vie familiale s'est révélé impossible, ce qui m’a poussée à démissionner et à chercher une autre direction pour ma carrière. En quête d'un nouvel emploi épanouissant, je ne connaissais pas du tout le domaine de l'éducation. C'est un conseiller Pôle Emploi qui m'a proposé des postes d'AESH (Accompagnant d'Élève en Situation de Handicap) lors d'un échange qui restait encore assez flou pour moi. J’ai creusé cette piste, j’ai postulé. L'entretien au rectorat a été explicite sur la fonction, grâce à un échange riche avec les personnes qui m’ont reçue, au cours duquel j’ai pu poser des questions. Quelques jours après l’entretien, j’ai obtenu une réponse positive et, au regard de mes contraintes familiales, un premier poste m'a été proposé.
J'ai exercé en tant qu'AESH pendant 2 ans, puis je suis devenue coordinatrice PIAL (Pôle Inclusif d'Accompagnement Local) à temps plein, en CDI.
2. Comment définiriez-vous le métier d’AESH, en quelques mots ?
Être AESH, c’est être le chaînon, la connexion entre l'enseignante et l'élève que l’on accompagne, entre l’élève et sa classe. Il faut faire preuve d’une grande capacité d'adaptation, se mettre en retrait quand c’est nécessaire, avoir recul et discernement pour savoir quand laisser l'enfant avancer en autonomie et se contenter d’observer… Il faut aussi savoir rassurer l’enfant que l’on accompagne – tout en évitant de trop s'impliquer émotionnellement.
3. Quelle est la journée type d’un AESH ? D’un coordonnateur PIAL ?
Pour ma part, j'ai travaillé en maternelle puis en élémentaire. La journée commence à 8h15, 8h20, avant l’arrivée de l'enfant que l'on accompagne. On collabore avec l'enseignante pour proposer l’adaptation des activités du jour. On met en œuvre les consignes de l'enseignante. On est aussi présent lors des sorties scolaires, des activités sportives : on y assure un accompagnement rassurant, ne serait-ce, par exemple, qu’en tenant la main à la piscine quand l’élève est anxieux. Mais chaque expérience est différente : cela varie d'un enfant à l'autre, d’un niveau à l’autre.
Actuellement, je coordonne quatre PIAL et suis référente de plusieurs secteurs sur Paris (18e, 13e, 15e, 7e, 8e, 9e, et partiellement 10e). Je veille à ce que tous les enfants soient accompagnés en fonction de leur handicap, proposant des solutions d'affectation pour garantir une prise en charge adaptée. Mon travail est très « terrain » et relationnel, comprenant le recensement des élèves et la recherche de solutions en cas de désaccord entre AESH et enseignant. Je joue également un rôle de médiation lorsque cela est nécessaire. Quant à mon rôle de référente, il implique de soutenir les coordinateurs en place, en les aidant concrètement, en fournissant des outils, en répondant à leurs questions.
4. Quelle est la réalisation dont vous êtes la plus fière ?
En tant qu'AESH, ma plus grande fierté reste ma contribution à l'épanouissement des élèves.
5. Si vous deviez convaincre quelqu’un de rejoindre l’Éducation Nationale, que lui diriez-vous ?
Pour ceux qui souhaitent rejoindre l'Éducation Nationale en tant qu'AESH, et qui cherchent à donner du sens à leur travail : n’hésitez pas, ce sont des fonctions très riches et très gratifiantes !
Mise à jour : janvier 2024