J-100 avant les Jeux Paralympiques 2024

Deux élèves du CAVL ont pu rencontrer Vincent Lassalle, président du comité départemental Handisport 75, membre du comité directeur de la Fédération française Handisport, et président du club sportif ASHJP, pour parler des JOP 2024 et du handisport en France.

Le monde parasportif et handisport ont besoin de personnes qui s'impliquent

Quels sont les engagements et les responsabilités associés à la présidence de la fédération handisport ?

Président d'un département Handisport, cela veut dire qu'on essaie de coordonner le travail de 32 clubs et sections sur Paris, d'accueillir les nouveaux licenciés, et d'aider les clubs dans le domaine administratif. C'est mettre un peu de fluidité et de cohérence dans ce département Handisport, en lien avec la région et avec la Fédération française Handisport.

Est-ce que vous pourriez partager avec nous ce qui vous a initié au handisport ? 

Là je remonte très très loin, j'étais à Narbonne, j'étais au chômage et je m'entraînais et j'ai vu sur une piste un athlète en fauteuil qui s'appelait Georges Abamonte et je lui ai dit " veux tu que je devienne ton entraîneur ?". Cela a été ma première démarche vers le monde handisportif et puis après, une fois que j'ai pris goût, que j'ai rencontré des tas de personnes tellement extraordinaires (c'était en 1990, donc il y a très longtemps,) cela a été ma première étape dans le monde handisport.

Pensez-vous que le handisport pourrait un jour occuper une place centrale en France et être aussi apprécié que le sport pour les personnes valides ?

On ne parle pas de la même chose parce que la pratique handisportive ou parasportive est complexe. Parce que là, on parle vraiment de la personne et que chaque personne doit avoir une réponse différente. Dans mon club de natation, j'ai des personnes paraplégiques, des personnes amputées, des personnes qui ont des maladies dégénératives et des personnes non voyantes. Et par conséquent accueillir beaucoup de personnes dans des conditions de bien-traitance, c'est très compliqué.

Dans des clubs de natation, pour personnes valides, c'est un petit peu plus facile. On peut mettre beaucoup plus de gens dans une ligne d'eau etc. Ce n'est pas du tout la même chose avec les personnes en situation de handicap. A mon avis, on ne sera jamais au même niveau. Il faut y tendre. Mais c'est beaucoup plus difficile en termes de bénévoles et d'encadrement. C'est ça qui bloque un petit peu le système.

Dans l'idéal, vous avez tout à fait raison, il faudrait que ce soit exactement la même chose. Dans la réalité, j'ai bien peur qu'on n'y arrive jamais, mais il faut tendre vers ça. A l'initiative de la Ville de Paris se sont crées les clubs para-accueillants. Ce sont des clubs pour personnes valides qui vont ouvrir des sections pour les personnes en situation de handicap. Et ça a été repris par la France, ça a été repris par les ministères. Et maintenant, en France, on vise à ce qu'il y ait 3 000 clubs pour personnes valides qui créent des sections pour les personnes en situation de handicap. Pourquoi c'est une bonne réponse ? Parce que cela veut dire qu'à proximité du domicile des personnes en situation de handicap, il y aura peut-être un club, ça évitera les déplacements, etc. C'est une démarche qu'on est en train de mettre en place, mais qui, là aussi, présente des difficultés.

Comment envisagez-vous l'intégration des personnes en situation de handicap dans une association sportive ?

Il faut déjà partir de ce qu'ils vivent, c'est-à-dire que la vie d'une personne en situation de handicap est très compliquée, entre les soins, entre les emplois du temps, les problèmes de circulation sur Paris, et après il faut effectivement essayer de leur proposer un sport qui leur convienne, et puis faciliter pour eux la démarche pour aller jusqu'au club. Mais c'est un long parcours qui est plus facile si la personne est de haut niveau, et qui est beaucoup plus difficile quand la personne veut juste pratiquer en loisir.

Que vous évoquent les Jeux Paralympiques ? 

Les Jeux Paralympiques auront lieu du 28 août au 8 septembre à Paris. Il y aura 23 disciplines qui vont se dérouler dans des lieux prestigieux, comme pour les Jeux Olympiques. La flamme va partir de Stoke Mandeville en Angleterre, où a été créé l'handisport, par le Dr Guttmann,  le premier qui a mis un ballon dans les mains de blessés de guerre. Il va y avoir un échange avec 24 athlètes anglais et 24 athlètes français, porteurs de la flamme. Ensuite, la flamme va arriver en France, où elle va être divisée en 12 flammes qui vont diffuser sur l'ensemble du territoire. Pour la cérémonie d'ouverture le 28.

Portrait de Vincent Lassalle  président du comité départemental Handisport 75, membre du comité directeur de la Fédération française Handisport et président du club sportif ASHJP

Mise à jour : mai 2024