Expérimentation au lycée Arago
La séance :
- 1H30 de cours de mathématiques en terminales
- un décrochage qui semble plus important pour les élèves à distance dans les 15 dernières minutes du cours
- 28 interventions des élèves en présentiel réparties sur 9 élèves présents sur 11.
- 12 interventions des élèves à distance réparties sur 3 élèves dont 10 pour la même élève
- Les élèves à distance ont eu des interactions via le chat mais qui n’ont pas toujours pu être prises en compte.
Bilan qualitatif :
Dans cette salle, il était bien plus agréable d’écouter les élèves distants que les élèves présents (moins audibles, le masque n’aide pas).
Dans les prises de parole des élèves on retrouve en classe et à distance :
- des réponses suite à des interrogations de l’enseignant avec la limite du « refus » plus marqué pour le distant.
- des réponses spontanées qui sont un peu moins contrôlées par l’enseignant pour les élèves à distance.
- des élèves qui lèvent la main mais pour l’instant techniquement pas réalisable à distance. Une routine via le chat pourrait être élaborée.
- des élèves qui pensent à voix haute uniquement observé chez les élèves présents en classe.
Nous avons assisté à une prise de parole d’un élève à distance un peu hésitante, franchement à côté du sujet mais sans trop de conséquence pour lui. En effet, la classe a commencé à sourire, s’agiter légèrement. En classe, ces signaux non verbaux auraient sans doute coupé nette l’intervention de cet élève. Ne voyant pas ce qui se passait en classe, n'entendant pas ses camarades, l’élève s’est laissé guider par les explications de l’enseignant et l’enchainement de ses questions afin d’avancer et construire sereinement. L’engagement émotionnel dans une prise de parole à distance semble plus faible. On peut donc penser qu’un tel dispositif pourrait amener à plus de prises de parole.
L’utilisation d’un petit sondage est extrêmement pertinente dans ce genre de contexte. Même si ce sont uniquement les élèves à la maison qui répondent, cela suscite une mise en activité chez les deux groupes d’élèves.
Un exercice de découverte a été proposé aux élèves. Naturellement, l’enseignant est passé dans les rangs et par sa présence physique a induit une mise au travail des élèves. Rien de tel n’a été fait pour les élèves distants. Les outils d’écriture collaborative ou de partage pourraient jouer ce rôle permettant à l’enseignant d’observer les premières traces écrites et ainsi questionner individuellement en cas d’absence de mise au travail.
Les élèves présents ne peuvent que difficilement passer au tableau vu les conditions sanitaires actuelles (désinfection du stylet, tableau…).
Chose extrêmement intéressante : le groupe distant n’entendant pas les élèves présents, en interrogeant un élève présent puis un élève distant, on multiplie par deux les sollicitations d’élèves sur des bonnes réponses. Naturellement dans une classe lorsqu’une bonne réponse est donnée à l’oral et validée par l’enseignant, aucun autre élève ne peut plus être interrogé. Avec HySy c’est possible, si l’enseignant ne reformule pas la réponse de l’élève présent, il peut interroger sur la même question un élève distant. Les élèves présents peuvent alors entendre deux méthodes, deux manières de faire et ainsi augmenter leur compréhension d’un même résultat. Systématiser cette manière d’interroger les présents en classe puis les distants est assez efficace.
Mise à jour : mars 2022