Depuis l’avènement des nouvelles technologies de communication, les élèves ont changé. Leur rapport à la connaissance, et, au-delà, au monde même, n’est plus le même. L’enseignement doit prendre en compte cette évolution, non pas tant en s’équipant d’un matériel appelé à une obsolescence rapide qu’en proposant de nouvelles modalités d’apprentissage : appropriation active des savoirs, classe inversé, pédagogie de projet…
Il ne s’agit pas d’adapter l’école au numérique, comme on l’entend parfois, mais de l’adapter au changement d’état d’esprit des élèves et des jeunes enseignants en relation avec le monde dans lequel ils vivent. Pour y parvenir, la révolution pédagogique doit associer quatre dimensions.
La première, c’est l’information des plus jeunes, dès l’école primaire, sur ce que sont les technologies numériques, afin d’éviter qu’ils baignent dedans sans en connaître les règles.
La deuxième, c’est la compréhension des bouleversements culturels que ces technologies engendrent dans la relation aux savoirs, aux apprentissages, à l’autorité et aux pairs, de façon à pouvoir les exploiter dans les apprentissages, à commencer par ceux qui n’ont pas besoin d’écrans.
En troisième lieu, et complémentairement, il s’agit de connaître les spécificités des outils numériques afin de ne pas leur demander plus qu’ils ne peuvent apporter, mais tout ce qu’ils peuvent apporter.
Enfin, et surtout, il s’agit de proposer de nouvelles façons d’apprendre ensemble, en veillant à développer chez les élèves le sens narratif que non seulement les écrans n’aident pas à construire, mais qu’ils mettent souvent à mal.
Visionner la conférence de Serge Tisseron lors de la rencontre académique de la concertation sur le numérique qui s’est tenue au lycée Diderot (75019).
Mise à jour : février 2023